Algérie-Maghreb-septième partie.

 Avertissement:J'ai réalisé ce travail une première fois sur le forum"Paras de Tous Horizons",pour le reporter ensuite sur le Blog de L'UNP de Thionville que j'ai créé pour cette section.
Ne soyez donc pas étonnés de le retouver ici,seule la partie"parachutiste"en a été retirée puique ce blog est concerné par l'histoire en général.

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Algérie-Maghreb-septième partie.
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1-1959 et +-de Gaulle jusqu'aux accords d'Evian.
2-les supplétifs de la France et leur abandon.Le sort des Harkis.

3-Pétrole et pipelines.

4-le FLN en France.
5-les expatriés d'Algérie.
6-Les pertes de la guerre d'Algérie.
7-Au lendemain des accords d'Evian.


1-1959 et +-de Gaulle jusqu'aux accords d'Evian.

le 4 juin de Gaulle est à Alger,c'est le jour ou il lance à la foule depuis le balcon de l'immeuble du gouvernement son fameux''je vous ai, compris''que chacun interpréta à sa façon.
le 11,le général Salan cumule les pouvoirs civils et militaires,Massu devient le préfet d'Alger.

Le FLN qui voit la situation se modifier réagit et commet une vague d'attentats ou 733 civils sont tués en trois mois.Le FLN lance aussi des actions en France,dès le 25 aout des attentats sont commis contre des dépots pétroliers des sabotages de voies ferrées,des attaques contre des casernes,des commissariats de police causant la mort de 82 personnes et faisant 188 blessés.
Le 15 septembre Jacques Soustelle est visé par un attentat,un un militaire est aussi tué et deux autres blessés à Joinville-le-pont.Entre le 21/8 et le 27/9-- 56 sabotages sont dénombrés ainsi que 242 attaques contre des objectifs divers.

le 19 septembre 1958 le FLN crée le GPRA (gouvernement provisoire de la république algérienne)-Lors d'une réunion tenue au Caire par le CNRA(conseil national de la révolution algérienne) du 22 au 28 aout le CCE(comité de coordination et d'exécution) a annoncé la création d'un gouvernement provisoire de la république algérienne.Ferhat Abbas est nommé président.

DU 26 au 28 septembre la nouvelle constitution est votée massivement,le réferendum est un échec pour le FLN,malgrès ses consignes de vote et d'abstention.

le 3 octobre de Gaulle se rend à Constantine ou il célèbre le vote des musulmans,il y prononça un plan de développement économique et social sur une durée de cinq ans.
le 23 octobre il lance un appel à la paix des braves refusé par le GPRA.



Le référendum passé de Gaulle renvoie les militaires à leur tache,exige qu'ils qittent  les comités de salut public,des officiers qui avaient participé au 13 mai sont déplacés en métropole ou Allemagne.
Il sépare  les pouvoirs civils et militaires en remplaçant le général Salan par Paul Delouvier,délégué général du gouvernement et le général Challe en tant que commandant en chef inter-armée,le général Jouhaud devient chef d'état major de l'armée de l'air.
Après le refus de la paix des braves par le GPRA la pression est mise sur le terrain par le'' plan Challe
Grâce à l'efficacité des barrages et les actions des troupes sur le terrain les forces de l'ALN diminuent,ses pertes sont nombreuses,par contre ,le nombre les actes de terrorismes augmentent sérieusement.
Le plan Challe eu pour conséquence de renforcer encore l'efficacité des barrages,celui côté tunisien fut doublé par une autre ligne de barrages nommée ''Challe'', d'occuper les massifs montagneux le temps qu'il faudrait,plusieurs mois,de couper les forces de l'ALN des populations en les regroupant autour des postes ou des sections administratives spéciales,créations de harkas,mise en auto-défense de nombreux villages.

En deux année l'ALN perdit prés de la moitié de ses éffectifs.

La bleuite, avec ses purges sanglantes, créée à l'initiative du capitaine Léger continuait ses effets dans les wilayas.

.L'une des opérations cette année là se passe dans le djebel Tsameur le 27 mars , le bouclage de la régions est effectués par diverses unités,le 6emeRPIMa est à pied d'oeuvre tôt le matin,rejoint par d'autres unités dont le 2emeREC.A sept heures les fells sont accrochés un peu partout,Le commandant de la wilaya 6,Si Haouès est tué.Les Paras apprennent par l'agent de transmissions d'Amirouche qui vient d'être capturé que celui ci est de la partie,qu'il est vêtu d'une tenue camouflée et d'une casquette Bigeard;C'est plusieurs heures aprés,alors que les hélicos viennent chercher les corps que celui d'Amirouche est reconnu.


En septembre 1959 donc en même temps, de Gaulle proclame le principe d'auto détermination dans lequel les algériens choisiront leur destin librement.Trois options avaient été envisagées,la sécession,l'intégration,un gouvernement algérien composé d'algériens dans le respect des diverses communautés relié à la France.

Cette proclamation fit tout basculer,pour l'armée comme pour les communautés d'Algerie,de Gaulle ne parlait plus d'Algerie française.



Janvier 1960

le colonel Houari Boumédienne est nommé chef d'état-major de l'ALN.En decembre 1959 les militaires entrent en majorité dans la composition du CNRA,un nouvel état major est créé,l'EMG,état major général, commandé par Boumédienne,revers pour Krim Belcacem qui devient ministre des affaires étrangères.

Des differents vont apparaitre entre Boumédienne et le GPRA,principalement sur le commandement des wilayas que le GPRA veut conserver alors que l'EMG le revendique.Boumédienne va constituer une nouvelle faction en cherchant des alliés parmis les chefs historiques détenus en France.
Le capitaine Bouteflika se rend à Aulnoye en décembre 1961 et rallie Ben Bella au camp des militaires.(Ben Bella veut une Algérie musulmane)
C'est donc dans ces conditions que de Gaulle traite avec le GPRA,Les représentants de l'EMG vôteront plus tard contre les accords d'Evian en février et mai 1962,l'ordre du jour de Boumédienne sera-''le cessez le feu n'est pas la paix.......la lutte continue jusque la révolution...''On sait ce qu'il en est advenu.

le général Massu est rappelé et remplacé en France,relevé de ses fonctions,remplacé par le général Crépin.
du 24 au 1er février,insurrections à Alger,semaine des barricades.


A la mi- janvier 1960 de Gaulle prit des mesures de grâce,les peines des condamnés à mort sont commuées en détention à vie,ll fait libérer 7.000 déténus et dont un bon nombre vont rejoindre les katibas dans les maquis ceci à un moment ou il y avait recrudescence des attentats,

Fevrier
les colonel Bigeard et Godard sont limogés.Aprés l'affaire des barricades le colonel Godard est muté à Never.

En juin juillet 58 le colonel Bigeard à cause de son franc parler se fait remonter les bretelles par Salan et renvoyer en France,pour la seconde fois.Rappelé en début d'année on lui confie le commandemant du secteur de Saïda,sud-oranais ou il se retrouve à la tête de 5.000 hommes du 8eme régiment d'infanterie motorisée ,14eme bataillon de tirailleurs algériens,23eme régiment de spahis.Il y adapte avec son equipe ces unités à ses méthodes,c'est là que seront créés les commandos ''Cobra et Georges''le second composé d'anciens rebelles repentis.Dans le secteur de Saïda en fin d'année,l'infrastructure politico-militaire du FLN est démantelée,la rébellion détruite à 95%,deux katibas ont été décimées,520 tués,430 prisonniers,sans compter les ralliés.16 tués coté français.1800 membres de l'administration politico-administrative du FLN sont arrêtés,30 ralliés.
En janvier 1960 il est à Aïn Sefra ou il vient d'obtenir le commandement de 15.000 hommes.A peine arrivé,une quinzaine de soldats viennet de se faire tuer dans une embuscade.Il constate que les européens n'en peuvent plus,qu'ils ont de sérieux doutes sur les plans de de Gaulle.
Une délégation d'anciens combattants des deux guerres débarque d'Oran pour le voir,il lui demande de prendre leur commandement,impossible.Il prend ses renseignements,Alger est en état d'insurrection,il comprend le désespoir des européens et se décide à rédiger un communiqué de soutien à ces mêmes européens.Coup de gueule de trop,retour à Paris.
C'est extrait de ''Crier ma vérité''de Bigeard dans lequel il decrit sa guerre d'Algérie d'abord avec le 3emeRPC et la suite.


le 13 première bombe atomique française explose à Reggane.
lors d'une tournée dans les popotes de Gaulle insiste sur la necessité d'une victoire totale,sur le droit de la France de rester en Algérie,''dans une Algérie algérienne liée à la France''.

Avril
Le général Crépin remplace le général Challe.

affaire Si Salah.
Si Lakdar Bourega,chef de renseignement de la wilaya 4,les capitaines Halim et Abdellatif représentants du chef de wilaya Si Salha rencontrent le cadi de Médéa pour lui demander de prendre contact avec des hautes autorités françaises,ils veulent un entretien direct avec de Gaulle, en vue d'un cessez le feu,Ces hommes se faisaient fort d'entrainer avec eux la wilaya 3,la 6 qui était sous le contrôle de la 4 depuis la mort de son chef Si Houaes tué au combat avec Amirouche,la 5 affaiblie et commandée depuis le Maroc.Ils proposaient de faire basculer les 3/4 de l'Algerie.
Le 10 juin Si Salha(chef de wilaya4) Si Mohammed(son adjoint) et Si Lakdar rencontrent de Gaulle à Paris.De Gaulle a la la possibilité de porter un coup fatal au bras armé de la rébellion.Il n'accepte pas la proposition de ses interlocuteurs et se tourne vers le GPRA pour négocier quatre jours plus tard.De Gaulle a refusé de négocier avec des chefs de l'ALN qui s'apprétaient à doubler le GPRA et la négociation avec le GPRA a été un fiasco.Durant les mois suivant les responsables de l'affaire Si Salha disparaissent dans des embuscades de l'armée francaise et dans des purges au sein de l'ALN.
Ce ralliement d'une vingtaine d'officiers supérieurs à la paix des braves a entrainé leur élimination physique,des épurations dans la wilaya 4.



En septembre a eu lieu le procès Jeanson devant le tribunal des forces armées.Il concernait 6 algériens et 17 français de métropole qui soutenaient le FLN;le plupart d'entr'eux ont collaboré à des actions de guerre ou de terrorisme,leur principal représentant s'appelait Françis Jeanson.Leur rôle principal était de collecter et transporter des fonds,de procurer des faux papiers aux agents du FLN.

en décembre le voyage de de Gaulle en Algerie déclanche de violentes manifestations.
l'ONU reconnait le droit du peuple Algérien à l'auto détermination.

Le 8 janvier 1961 a lieu un nouveau référendum posant la question-approuvez vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la république concernant l'autodétermination de la population - Reponses,75% de oui en métropole,72% de non en Algérie.

En avril 1961 alors que le chef d'état avait solennellement affirmé que les négociations politiques avec le GPRA ne devaient s'engager qu'après que le FLN ait accepté de déposer les arme,de Gaulle décrète une trêve unilatérale,ne tenant pas compte de l'avis du général Crépin,trève qui apparait aux yeux du FLN et de la population comme un manque de détermination du gouvernement,une preuve de faiblesse,l'interruption des actions sur le terrain laisse le champ libre aux actions de propagande et à la reconstitution de l'organisation de la rébellion.Le FLN en profite pour reconstituer son administration,les combattants reprennent du poil de la bête,les musulmans engagés aux côtés des troupes sont incités à changer de camp.On assiste au remplacement des officiers SAS par des civils aux regroupements des unités dans les villes.



Entre le 16 septembre 1959 ou de Gaulle prononce son discours sur ''l"autodétermination''et ou tout avait basculé et le 18 mars 1962 ou les pourparlers d'Evian aboutissent à un accord sur le cessez le feu,il y a eu la semaine des barricades,la création de l'OAS(Madrid février 1961)celle ci ne reconnaissait pas l'existence des accords d'Evian et déclenchait une offensive généralisée en Algérie et en France,ceci jusqu'en juin 1962,des attentats,des manifestations et contre-manifestations , le Putch d'Alger et toute une série de négociations avortées ou la France fera sans cesse marche arrière.

Le Putsch d'Alger.(avril 1961)

 Le référendum du 8/1/1961 sur l'autodétermination et l'ouverture des négociations avec le FLN au mois de mars furent à l'origine du Putsch d'Alger.Dans la nuit du 21 au 22 avril,des généraux Salan,Jouhaud,Zeller et Challe ,qui se sentent trahis par leur gouvernement s'emparent du pouvoir à Alger.
Le 23 avril l'armée assure tous les pouvoirs en Algerie.
Le 25 avril elle est acclamée au Forum par 100.000 algérois.
Mais l'armée ne suit pas dans son ensemble et le 26 avril c'est la fin du coup d'état.Un tribunal militaire condamne les généraux Challe et Zeller à 15 années d'emprisonnement,amnistiés cinq ans plus tars.Les généraux Salan et Jouhaud s'enfuient et  jouent un rôle important dans l'OAS qui utilise alors la violence afin que l'Algérie demeure française.A la fin arrêtés,ils sont condamnés à la détention perpétuelle.Le général Jouhaud est libéré en 1967 et le général Salan en 1968.
Des officiers français ayant appartenu à l'OAS ont été condamnés et exécutés,d'autres sont allés remplacer dans les cellules les prisonniers du FLN libérés, pour avoir refusé de trahir la parole donnée.


-en 1961 le projet de partition de l'Algérie est un echec.de GAULLE céde contre l'avis des états riverains de l'Afrique sub-saharienne ainsi que celui de son premier ministre sur la Sahara,poussé semble t'il par les représentants des sociétés pétrolières.Dans ""les mensonges de la guerre d'Algérie''Demougin écrit-les représentants des sociétés pétrolières,dans le cadre des accords de prospection et de commercialisation internationaux du pétrole,préféraient une solution ouverte au problème algérien,c'est à dire une coopération de tous les groupes pétroliers mondiaux avec un état indépendant ,plutôt que la constitution d'une industrie pétrolière nationalisée;contrairement à ce que beaucoup avaient pensé,à commencer par les pieds-noirs, le pétrole et le gaz découverts en janvier 1956 n'avaient pas été un atout pour l'Algérie française mais un élément majeur de sa disparition.
de Gaulle offrait là,au GPRA, un succès inappréciable.

Ensuite de Gaulle passe à une politique de ''dégagement''celle dont il s'était toujours défendu et ceci au moment ou le GPRA inquiet des visée politiques de son état major,déchiré par des rivalités internes,menacé par les chefs de l'ALN et conscient de l'état désastreux de ses katibas ne voit d'issue que dans une négociation.

Le ''dégagement'' aboutit en mars 1962 à la conclusion des accords d'Evian,qui avaient été qualifiés aussitôt par Boumédienne (chef de l'armée des frontières)de pacte néocolonialiste permettant à la France d'exercer une nouvelle forme de domination.De Gaulle parle aux français, à la TV il leur dit ''les deux peuples,français et algériens vont marcher fraternellement sur la route de la civilisation,alors qu'en même temps la radio du FLN diffuse en français une émission prônant l'appaisement et la réconciliation,principalement à l'égard de musulmans qui ont choisi la France alors que son programme en arabe confirme la poursuite de la lutte et le châtiment des traitres.Aussitôt commencent les enlèvements d'Européens et le massacre des supplétifs
..
Le général Bigeard écrtit,dans l'un de ses livres-le FLN n'a pas attendu que nos troupes soient parties pour procéder à des réglements de compte sauvages.Le martyre des harkis a commencé bien avant le cessez le feu.Loin dans le bled,l'abandon de nos postes entraînait systématiquement la mort des harkis.On retrouvait leurs restes brûlés vifs,égorgés,massacrés à coups de hache.''

Les représentants du GPRA qui avaient participé aux accords d'Evian et obtenu un réel succès diplomatiques voient leurs signatures désavouées et seront éliminés,Ces accords n'ont jamais été ratifiés par l'état algérien,jamais appliqués,Ben Bella dira même qu'ils ne sont pas le Coran.


2-les supplétifs de la France et leur abandon.Le sort des Harkis.


GMPR et GMS-dès novembre 1954 des unités ont été mises sur pied pour maintenir l'ordre dans les campagnes et le bled, les groupes mobiles de police rurale(GMPR)et les groupes mobiles de sécurité(GMS).
Il n'existait pas,alors,dans les vastes régions rurales de forces de police et de gendarmerie suffisantes, et, aussi adaptées à la nouvelle situation.C'est donc pour s'opposer à la rébellion que furent créées ces unités,Ces forces civiles étaient placées sous l'autorité du directeur de la sureté nationale en Algerie.A cette époque la plupart des unités nord africaines étaient encore en Indochine,raison du recours aux supplétifs.

Les Moghaznis
Ils étaient rattachés aux sections administratives spécialisées(SAS)regroupés en ''makhzen''d'environ trente hommes.Ces unités furent donc créées en même temps que les SAS à partir du mois de septembre 1955,leur rôle était d'assurer leur sécurité.Début 1960 les moghaznis étaient environ 20.000.

En 1956 des harkas ont été créées dans toute l'Algérie.Ces unités comptaient 24.000 hommes en 1958,le général Challe porta leur nombre à 60.000 (1959)dans le but de créer un commando de chasse par secteur militaire,en tout 800 harkas furent crées.En 1959 entre six et sept mille hommes sont affectés dans des commandos de chasse.

Il est utile de rappeler qu' il y eu quatre fois plus de musulmans en armes du côté français que du côté du FLN;Face à ces 180.000 combattants l'ALN n'a jamais dépassé 48.000 hommes dont le plus grand nombre se trouvait en Tunisie et au Maroc.
3200 supplétifs ont été tués au combat ou dans des attentats.

Une  pensée pour ce qui prétendaient et les autres qui continuent à prétendre,que la population musulmane était totalement inféodée au FLN.

Abandon,massacres et rapatriement minimun des supplétifs.

Il semble que le général Challe avait en vue un projet de fédération des différentes unités territoriales et d'autodéfense.Le général Crépin son successeur,aurait promis, début 1961, que les harkis,qui étaient considérés comme vainqueurs auraient la première place dans l'Algérie future,mais,peu après la réduction des effectifs est amorcée.

Les promesses de ces deux généraux n'ont pas été tenues,quand aux négociateurs d'Evian ,ceux ci ont obtenu la promesse du FLN qu'il n'y aurait pas de représailles.ll y eu d'abord des règlements de compte dans les villages évacués par l'armée française,ensuite des massacres à partir de début juillet.
90% des harkis ont choisi de rester chez eux parce que le FLN avait fait des promesses.

En mars 1962 c'est le cessez le feu,les SAS sont repliées vers d'autres plus importantes,les moghaznis sont désarmés,comme dans toute l'Algérie les harkis et groupes d'autodéfense.Des officiers ne réussiront que très partiellement malgrès les consignes des autorités,à rapatriers des membres de leurs unités.Les moghaznis,nombreux croiront à la parole donnée et resteront au pays.Pour y être massacrés.

L'état major de Boumédienne avait donné ordre à ses responsables militaires et membres de son organisation politique et administrative de faire bonne figure aux harkis pour inciter ceux ci à rester sur le territoire et ne pas échapper ainsi à la justice de l'Algerie devenue indépendante.En avril ordre avait été donné de désarmer et licencier les harkis,des désarmements avaient parfois lieu par surprise.Les préfets et divers responsables ont vite pris connaissance des épurations dès lors entreprises par des populations encadrées par les forces de l'ALN.
Les harkis ne pouvaient compter que sur l'aide de l'armée française.Pompidou et le chef d'état major interrarmée ont alors insisté sur le devoir de tous les militaires de porter secour aux individus en danger,mais,
Le 16 mai Louis Joxe ministre d'état qui le 11 avril encore écrivait que la France n'abandonnerait pas ceux qui lui sont restés fidèlement attachés notifiait au haut commissaire en Algerie que ''toutes initiatives individuelles tendant à l'installation en métropole de français musulmans sont strictement interdites.
  Si des officiers n'ont pas obéi à cette ordre une seconde note de Joxe prescrit de rechercher dans l'armée et administration les complices de ces aides aux rapatriments,les supplétifs débarqués en métropole sans autorisation gouvernementale devant étre renvoyés en Algérie et à compter du16 mai,il était devenu interdit d'effectuer des opérations de recherche dans les douars, de harkis et de leurs familles.


du 19 au 23 juillet 1961-la bataille de Bizerte

  Tunisie
En 1945 de Gaulle propose un statut d'état associé de la Tunisie au sein de l'Union Française.Bourguiba en 1949 intensifie la campagne pour l'indépendance en s'appuyant sur l'union générale des travailleurs tunisiens(UGTT).L'arrestation de Bourguiba et des chefs nationalistes amènent les indépendantistes à prendre les armes tandis qu'en face des colons appartenant à l'organisation ''main rouge font de même.Le pays connait des émeutes et attentats qui le mênent au bord de la guerre.
Juillet 1952,le président du conseil français Pierre Mendès France promet l'autonomie interne,proposition jugée acceptable par Bourguiba,Edgar Faure,successeur de Mendès France et le premier ministre tunisien Tahar ben Amar signent en juin 1955 les conventions qui consacrent l'autonomie de la Tunisie,en septembre Tunis a un gouvernement composé uniquement de tunisiens.
En mars 1956 la Tunisie devient une monarchie constitutionnelle et souveraine,les premières éléctions législatives donnent une large victoire au Néo-Destour(xxx),en avril Habib Bourguiba est élu président de la première assemblée tunisienne et en devient le premier ministre.
Le 12 novembre 1956 la Tunisie devient membre des Nations Unies.

(xxx)le Destour-est un parti politique créé en 1920 dans le but de libérer la Tunisie.
le Néo-Destour-est créé en 1934 aprés une scission du destour par un groupe de jeunes intellectuels dont Bourguiba.

En juillet 1957 l'assemblée nationale dépose le bey,proclame la république les biens du bey sont saisis pour payer la dette de l'état et Bourguiba devient le premier president.
De nombreux fonctionnaires français sont révoqués,1/3 des français de Tunisie quittent le pays.

En avril 1959 la France et la Tunisie signent un accord qui prolonge l'assistance technique française,en 1960 la Tunisie convient de rembourser une partie des terres confisquées aux ressortissants français.Réélu,Bourguiba s'emploie à laïciser la justice et le droit,à réformer tout en arabisant l'enseignement,à moderniser l'état par la promulgation du code du statut personnel,interdiction de la ploygamie,déclaration de l'égalité entre hommes et femmes,le divorce judiciaire est mis en place,le mariage interdit aux jeunes filles de moins de 17 ans.

A la proclamation de l'indépendance la France conserve selon les termes des conventions d'autonomie de juin 1955 deux zones de sécurité.En mars 56,deux jours aprés l'indépendance le président Bourguiba décide que les forces françaises devront quitter le pays après une période transitoire.
La première zone est évacuée après le bombardement de Sakiet Sidi Youssef en février 1958.
La seconde base,Bizerte,port militaire au nord du pays est alors un point stratégique pour l'armée française et l'OTAN,c'est leur seule base navale placée sur la rive sud de la Méditerrannée.

Début des hostilités.
début mars 1961,l'amiral Amman annonce au gouvernement tunisien le lancement de travaux sur la piste d'atterrissage de Sidi Amhmed,ces travaux vont déborder de un mètre cinquante sur le territoire tunisien.Bourguiba qui avait besoin de l'aide française pour l'économie du pays saisit cependant l'occasion.Les ouvriers tunisiens cessent les travaux,ensuite les soldats français qui les ont remplacés sont sommés de quitter les chantiers.La tension monte et le 6 juillet des manifestations ont lieu dans la ville réclamant l'évacuation de la base.Les manifestations dans le pays deviennent quotidiennes,6000 jeunes enrôlés par l'organisation de jeunesse du Néo-Destour sont volontaires pour venir à Bizerte.Des kilomètres de tranchées sont creusées autour de la base aérienne ou il y a 7700 français.L'armée tunisienne est mise en état d'alerte,trois bataillons renforcés par de l'artillerie mettent en place mi juillet des postes de contrôle pour interdire toute circulation entre les enceintes militaires françaises,des véhicules sont saisis ,des militaires et civils sont faits prisonniers.
De Gaulle ordonne alors une intervention militaire et l'opération ''Bouledogue''est enclanchée,pendant que les tunisiens mettent des canons en batterie sur la piste de Sidi Ahmed,des mortiers sur les collines de la base,occupent les abords du goulet de Bizerte.
Les premiéres attaques sont lancées contre des avions qui apportent des renforts sur la base de Bizerte.

Les combats ont fait 1300 morts côté tunisien,24 côté français.A la suite d'une résolution de l'assemblée générale de l'ONU,la France quitte Bizerte quelques semaines plus tard,elle restitue la base à la Tunisie le 15/10/1963.

3-Pétrole et pipelines.

C'est en 1945 qu'a été créé le bureau de recherches pétrolières ,en 1953 les premiers permis de recherches sont attribués à quatre compagnies françaises.Janvier 1956 découverte du pétrole à Edjeleh,en juin à Hassi-Messaoud.Le pétrole d'Hassi-Messaoud est d'abord transporté par camions citernes.Le premier pipeline entre Hassi-Messaoud et Touggourt est terminé fin 1957,de la le pétrole est alors acheminé jusque Bône par chemin de fer.
suite à cela deux pipelines sont construits le premier d'Hassi-Messaoud à Bougie,le second de In Amenas à La Skhirra en Tunisie.

Aucun des pipelines n'a été attaqué par l'ALN.


4-le FLN en France.

En 1954 il y avait un peu plus de 210.000 algériens en France dont 150.000 célibataires qui travaillaient dans le bâtiment et la métallurgie,d'autres étaient épiciers,patrons de bistros,restaurateurs,quelques étudiants aussi.Durant la durée de la guerre leur nombre augmenta pour atteindre les 430.000 en 1962.
Le parti nationaliste de réference était alors le MTLD qui comprenait 7.000 membres et ,après l'éclatement de celui ci,dans un premier temps la plupart des membres de la fedération de France suivirent Messali Hadj dans son nouveau parti,le MNA(mouvement national algérien) qui se retrouve majoritaire avec 10.000 membres en 1956.Le FLN s'installe en France dès 1957 il a à son actif une quinzaine de milliers d'adhérents.Au départ celui ci s'intéresse au paiement des cotisations des adhérents,perçu jusqu'alors par le MTLD-MNA avec lequel il entre en concurrence,petit à petit il impose auprès des populations nord-africaine leur impôt révolutionnaire,les populations n'ont d'ailleur pas d'autre choix que celui de le payer,les combats entre FLN et MNA
ont fait 4.000 victimes jusqu'en 1962.

Le FLN fut chassé sans relâche par les services de police,en janvier 1955 Boudiaf avait créé la première fédération de France,trois mois plus tard ses responsables sont arrêtés,une seconde direction est démantelée l'été 1956,en décembre Mohammed Lebjaoui,envoyé pour reconstituer la fédération est arrêté en février 1957.
La fédération se composait d'un comité fédéral basé en Allemagne(il avait été transféré en Allemagne en 1958 pour échapper aux arrestations) et de six wilayas réparties sur le territoire de France(1959/1961),elle se livrait à des activités telles que,effectuer la collecte de l'impôt révolutionnaire,la fabrication de faux papiers, l'impression et diffusion de presse clandestine,en 1958 elle lance une serie d'actions,d'actes de sabotage; attentats contre des dépôts pétroliers comme la rafinerie de pétrole de Mirepiane près de Marseille,attaques de casernes et commissariats,tentative de destruction ratée de la cartoucheris de Vincenne,incendies de réservoirs d'essence,attaque d'usines dont celle de montage de camions de l'armée de Vitry,tirs sur des voitures de police,explosions aux usines de cahoutchouc de Kléber-Colomb,sabotage du relais de télévision du Havre,attentat contre Jacques Soustelle en septembre.56 sabotages et 242 attaques ont été dénombrés du 21/8 au 27/9.
Cette même année,en mars une manifestation de policiers a lieu qui reprochaient au gouvernement de ne pas prendre les mesures nécessaires pour les protéger des attentats du FLN,Maurice Papon est alors nommé préfet de police de la Seine.
En juin,de Gaulle est nommé chef du gouvernement.


Le front a contribué à nouer des contacts avec des groupes politiquement réceptifs a ses thèses sur le territoire français, avec des gens qui ne risquaient pas d'attirer l'attention des services de sécurité à cause de leur apparence pour trouver des logements,de la nourriture,soigner les cadres du FLN,assurer leur défense juridique,trouver des planques,des point d'appui en province,favoriser les communications,faire passer les frontières ,imprimer de la presse clandestine,transporter des armes et explosifs,de l'argent.
Le principal reseau a été celui de Jeanson,militant communiste et professeur de philosophie,aidé dans ses débuts par deux prêtres ouvriers.Jeanson s'adresse aux intellectuels,Davezies et Urvoas les prêtres ouvriers enrôlent dans les usines ou ils travaillent.Des gens de tous milieux sont venus en aide au FLN,communistes,socialistes,juifs,chrétiens,francs-maçons,syndicalistes,artistes,écrivains,avocats,ouvriers,un commité de soutien a même existé,qui faisait appel aux personnalités les plus connues pour venir protester contre l'emprisonnement ou la condamnation des rebelles ou de leurs amis français.

A la fin,les membres du FLN et porteurs de valises ont été amnistiés,en mars 1962,les portes des prisons leur ont été ouvertes,pour se refermer sur sur des civils et militaires qui avaient voulu garder l'Algérie française.

.L'argent de l'impôt prélevé aux algériens de France était la source principale des revenus destinés à l'effort de guerre,il représentait 50% des besoins,le reste étant fourni par des pays arabes,chaque mois celui ci arrivait des wilayas pour être versé sur des comptes en Suisse,d'ou l'importance des porteurs de valises et autres qui ont contribué à clouer pas mal de cercueils en Algérie.


De 1958 à 1962,la structure du FLN a été souvent modifiée pour se protéger des infiltrations des services de renseignements français,mais aussi pour faire face à l'augmentation de ses effectifs et aux problèmes que cela entrainait dans ses divisions administratives locales.Entre 1959 et 1961 la France était divisée en six wilayas.En septembre 1961 le nombre des wilayas passe à sept,leurs numérotations modifiées pour les regrouper en trois blocs controlés chacun par un responsable contrôleur(RC).

GROUPE 1 -wilaya 1- Paris sud(de la Seine)-wilaya 1B Atlantique(sud-ouest de la France,de la region parisienne à Bordeaux.)

GROUPE 2 -wilaya 2- Paris nord(de la seine)-wilaya 2A de région parisienne au Pas de Calais,Lille et frontière belge.-wilaya 2B-Est(Alsace Lorraine,de Strasbourgs à la frontière suisse)



GROUPE 3 -wilaya 3 -région de Lyon avec le massif central.-wilaya 3B région de Marseille et Languedoc.



Manifestation du 17 octobre 1961.
Le 17 octobre a eu lieu à Paris une manifestation de masse organisée par le FLN.Cette manifestation s'est déroulé au moment ou les discussions sur les accords de paix avaient repris aprés une interruption,la France venait de céder,face aux représentants du GPRA sur le problème du Sahara.
EN septembre la DST avait pris connaissance de la présence sur le territoire d'un chef des opérations du FLN ,ce responsable principal ''le Fédéral''était la seule source de contrôle pour Paris et la France métropolitaine.les ordres du comité fédéral d'Allemagne lui étaient transmis et celui ci les retransmettaient aux trois contrôleurs de groupes,les RC qui les retransmettaient à leurs chefs de wilayas.
Le fédéral(RF) rencontrait régulièrement les trois RC,ceux ci formaient un organe central de prise de décisions qui supervisait et décidait du travail des wilayas sur le terrain.Il semble qu'il ait existé en plus de ce comité des 4 une commission centrale composée de militants plus âgés qui jouait un rôle de conseillers auprès de ces quatre.

A ce moment,à Paris ,le gouvernement est confronté depuis plus de six mois à une double série d'attentats,d'un côté l'OAS a assassiné le maire d'Evian et procédé à nombre de plastiquages à Paris,il a aussi tenté d'assassiner le général de Gaulle à Pont-sur Seine,de l'autre le FLN a augmenté ses actions contre le MNA ainsi que contre les forces de police.De janvier à septembre de nombreux nord-africains ont été tués,de même que vingt huit européens dont vingt cinq policiers.
Début octobre décision est prise de restreindre la circulation de nuit des populations nord-africaines,il leur est conseillé de rester chez eux entre 20H30 et 5H30.Par communiqué de presse du 5 octobre le couvre feu est instauré,la circulation restant autorisée sur attestation.

Alors que initialement des manifestations était prévue pour le 1er novembre,pour marquer le 7eme anniversaire de la révolution algérienne,une mobilisation qui devait s'inscrire dans une journée internationale d'actions se déroulant dans plusieurs pays comme l'Algérie,le Maroc,la Tunisie,Belgique et Allemagne, le comité fédéral d'Allemagne répond favorablement à la demande de l'organe central de répondre par un défi au couvre feu par une manifestation dans laquelle il y aurait hommes femmes et enfants,le défilé devant commencer à 20h30,heure du couvre feu.La '' protestation'' devait de dérouler en trois parties.une première partie à Paris sur trois jours,qui s'étendrait,deuxième partie sur toute la France par des manifestations de femmes devant les préfectures,la troisième partie concernait une grève générale.
Par l'intermédiaire des médias,ces manifestations, durant les débats sur les accords de paix ,devaient montrer au monde entier que le FLN avait le contrôle de Paris et de la province.
Il semble bien que ces décisions ont été prises sans consultation préalable du GPRA de Tunis,sans doute à cause de luttes obscures qui se faisaient jour au sein du FLN pour le pouvoir et la fédération de France,avec ses 350.000 membres avait une très forte influence.D'autre part le GPRA était alors engagé dans une épreuve de force avec l'état-major de Boumédiene,l'état-major de l'EMG avait démissionné.
A partir de 21 heures environ 25.000 manifestants se heurtent dans differents endroits de Paris aux forces de l'ordre, en nombre insuffisant.
Une polémique existe toujours sur le nombre de victimes,le bilan officiel était de 3 morts et 337 blessés,d'autres parleront de 30 ou 50 morts,un autre 140,200,300,un autre encore donne le chiffre de 210 en 1991,325 puis 393 en 2001.

Le résultat de la manifestation n'a pas été bénéfique au FLN,celui ci s'est traduit par des gestes d'hostilité de la population à l'égard des travailleurs émigrés,une baisse des fonds versés par les algériens ,la fédération de France blâmée par le GPRA annule ses autres manifestations.


 

5-les expatriés d'Algérie.


En décembre 1961 le gouvernement prépare une loi pour accueillir et réinstaller les français d'outre-mer sans prévoir un retour massif des pieds-noirs d'Algérie.
Les estimations les moins favorables se basaient sur un retour de 400.000 personnes sur quatre années hors, dès le mois d'avril, le cota était déja atteint ceci malgrés les interdictions de l'OAS de quitter le territoire.
Les actes des rebelles,les attentats FLN et OAS , la fusillade rue d'Isly,les enlèvements et disparitions,les massacres d'Oran les exactions au lendemain des accords d'Evian de la part des maquisards FLN de la dernière heure qui ont attendu cette date pour se manifester ,l'absence de garanties réelles de la part du gouvernement ont amené les départs massifs d'Algerie.
En aout 62,malgrès un retour au calme,il y avait encore des enlèvements,les européens continuèrent de partir,laissant leurs biens dans un pays qui avait été le leur et ou ils ont tout laissé laissé,y compris leurs morts.
Dans les débuts de l'année 1962 pour gagner le territoire français les pieds-noirs devaient effectuer des démarches dans l'insécurité qui régnait alors,une autorisation de départ des autorités françaises encore en place leur était nécessaire,qu'ils obtenaient dans le commissariat le plus proche ou ils devaient faire la queue sous la menace de l'OAS qui leur interdisait de quitter l'Algérie.Les autorisations de sortie de territoire portaient encore la mention''aller,retour'' car l'état français pensait encore à faciliter un maximu de retours pour aider à la construction de l'état algérien.
Ils devaient aussi se procurer les billets pour ceux qui pouvaient les payer,avec les mêmes risques.
Dès avril il devint possible de quitter le pays par avion aprés avoir signé une décharge,reconnaissance de dette à payer ultérieurement.
La plupart n'avaient pas prévu l'exode,espérant toujours un dénouement heureux après ces huit années de guerre,ils durent se trouver les moyens de transporter leur minimum,achat quand il y en avait encore de valises,en bricoler,les compagnies de déménagement furent prises d'assaut,l'envoi en France nécessitait pour ceux qui en avaient les moyens l'achat de grands coffres pouvant transporter 100kg,qu'il fallait affréter en France ,les taxes afferentes au transport France Algérie qui étaient assimilé à de l'importation devaient étre acquittées.Lorsque les taxes furent exonérées un nombre plus important de rapatriés débarqua en France dans un dénuement total.
Pour pouvoir bénéficier de cette exonération,une demande devait étre faite au bureau de douane du lieu d'importation.Au mois d'octobre les autorités d'Oran demandèrent aux rapatriés qui voulaient faire transporter un ''coffre''nommé aussi cadre de déménagement des reçus de gaz,électricité,loyer.?

Les autorités gouvernementales s'étaient basées sur les chiffres des rapatriements du Maroc,45.000 entre 1956 et 1957 et la Tunisie,94.000 entre 1956 et 1958 .Dès avril elles ont du faire face à un nombre bien plus important que prévu,pour ne pas compromettre les accords d'Evian le nombre de bateaux a été limité à trois par semaine mais,alors que en temps normal,à cette date,il y avait peu de voyageurs,ce fut par milliers que les rapatriés s'embarquèrent,aprés avoir bradé leurs biens pour acquitter le prix du voyage.En mai environ 84.000 débarquent à Marseille,Port-Vendre et Orly,en juin plus de 320.000.

Ceux ci ont été bien souvent accueillis comme des indésirables,Deferre craignait de les voir envahir sa ville et sa région,Joxe n'en voulait pas plus en Algérie qu'en France.Ce serait mieux,disait il,qu'ils s'installent en Australie,en Argentine ou Brésil.
Capture01.jpg
origine site internet.

Les harkis,environ 90.000, familles comprises, dont une bonne moitié rapatriée en dehors des filières gouvernementales ont été parqués dans des centres de triages et traités comme des indésirables.Une directive ministérielle demandait aux préfets de ne les reloger qu'aprés avoir relogé tous les rapatriés demandeurs de logements,ceux ci ont alors été acheminé dans des cités d'accueil,surveillées par des gendarmes.Ils ont été traités plus en détenus que en anciens combattants.Il a fallu que leurs enfants se révoltent pour qu'un certain nombre de mesures soient prises dans l'amélioration des logements,de formation professionnelles,de l'embauche.La génération des enfants nés en France menera une seconde révolte qui débouchera en 1994 sur la délivrance d'indemnités aux familles harkis pour leurs biens abandonnés en Algérie et aides diverses.
Ce n'est qu'en septembre 2001 qu'un hommage national leur est rendu.

 

6-Les pertes de la guerre d'Algérie.

Elles peuvent étre éstimée dans la population d'Algérie à 250.000 morts et disparus.
Les pertes militaires,statistiques de l'armée française,143.538 rebelles tués de novembre 1954 au 19 mars 1962,le ministère algérien des anciens moudjahidines donne le chiffre de 152.863 tués au combat.
Côté français 23196 morts (terre mer air gendarmerie)dont 15.583 tués au combat.A ce chiffre il faut ajouter,aprés le cessez le feu,152 tués,422 bléssés,162 disparus.

Les purges internes de l'ALN ont fait entre 7.000 et 15.000 victimes.
Le terrorisme du FLN a tué en Algérie de 1954 à 1962 ,19.166 personnes dont 2.788 européens,bléssés 21.151 dont 7451 européens,auquels il faut ajouter 13.671disparus dont 375 européens ceci avant le 19 mars 1962 et environ 6.000 tués et 4.000 bléssés du MNA;
Aprés le cessez le feu,jusqu'au 1er mai 1963,3098 enlèvements d'européens ont été recensés,969 on été retrouvés vivants,et 306 morts.


Quand aux harkis-
dans'' les mensonge de la guerre d'Algérie'',page 438 -de l'aveu même de Ben Bella,la population visée représentait 500 à 600.000 personnes,si l'on s'en tient aux confidences de Krim Belkacem,sur les 220.000 musulmans abattus par l'ALN ''en dehors des combats''150.000 auraient été exécutés après le cessez le feu,et l'auteur précise,c'est aussi le chiffre retenu par les experts auprès des tribunaux ayant à connaître les crimes  contre l'humanité.

 

7-Au lendemain des accords d'Evian.

Les accords d'Evian ont amené le gouvernement à se décharger de ses responsabilités en Algérie sur des responsables qui ne pouvaient (GPRA par exemple)ou ne voulaient pas les assumer.

Ces accords ont été signés le 18 mars 1962 par les représentants français et ceux du FLN ,membres du GPRA.

Le cessez le feu devait,dés le lendemain midi mettre fin aux opérations militaires et à toutes les actions armées,seules les forces françaises pouvaient circuler librement jusqu'au résultat de l'autodétermination,celles ci devaient éviter le contact avec le FLN.Les responsabilités étaient partagées entre un haut commissaire de France et un exécutif provisoire franco-algérien,ceci dans l'attente du référendum d'autodétermination qui devait avoir lieu dans un délai de trois à six mois.
Diverses déclarations dans les accords concernaient
-des promesses d'amnisties
-de l'exercice à venir des droits civiques algériens pour les citoyens français d'Algérie pendant trois ans avant de choisir leur nationalité définitive,du respect de leurs biens,de leurs religions,de leurs droits civils.
-des coopérations économiques et financières,de la mise en valeur du Sahara,de coopérations diverses....
-un an après l'autodétermination,les forces françaises devaient passer à 80.000 hommes,l'évacuation totale devait se faire deux ans plus tard,sauf deux bases aériennes concédées pour 15 ans et les sites sahariens (bombes et fusées) concédées pour cinq ans.etc.............

Le cessez le feu et déclarations de garanties furent vite bafouées,a cause de l'insécurité généralisée et des décisions prise par le nouveau gouvernement algérien.
L'OAS a condamné les accords qu'elle jugeait illégitimes,elle s'est efforcée d'en empêcher les applications ses commandos se sont attaqués au FLN et aux forces gouvernementales en provoquant des affrontements sanglants.
Du côté du FLN,les premières semaines aprés le cessez le feu ont été calmes,mais dès la mi-avril les enlèvements **d'européens se multiplièrent à Alger,Oran et les régions voisines.Au final l'insécurité fut totale.
 .
Le gouvernement français n'a pas réagi de la même façon contre les violations du cessez le feu venant de l'OAS ou du FLN.
Contre l'OAS il a utilisé la force des armes-Alger,fusillade rue d'Ysly le 26 mars 1962 qui fit 56morts.
.Avec le FLN il a été beaucoup plus modéré et a collaboré avec celuici,il a minimisé l'ampleur des enlèvements jusqu'au milieu du mois de mai,les campagnes ont été rapidement abandonnées à l'ALN réglant le sort des supplétifs de l'armée française et de leurs familles.

D'emblée,le FLN interpréta à sa façon les accords d'Evian.Ses troupes sortent en armes des zones ou elles étaient stationnées pour effectuer des réquisitions,recruter des volontaires pour augmenter leurs effectifs,faire de la propagande,les soldats musulmans de l'armée française furent incités à déserter,les MNA pourchassés,quand aux harkis leurs sorts était réglés d'avance.

Ce sont des tensions internes entre les différentes factions qui empêchèrent la prise de pouvoir immédiat par le FLN;La réunion du CNRA à Tripoli en mai/juin 1962 qui avait pour but la mise en place d'un programme et d'une nouvelle orientation politique fut un échec.Le GPRA(gouvernement représentatif de l'Algérie tout de même) était contesté par Boumédiene et par Ben Bella,respectivement chef de l'état major de l'ALN et responsable du bureau politique,éxédés,les membres du GPRA quittèrent la réunion.
Le cessez le feu a donc ravivé les tensions entre les factions du FLN,Boumédiene qui commandait l'armée des frontières(celle qui était stationnée en Tunisie et au Maroc)tandis et le GPRA qui avait de son côté son armée de partisans,moins nombreuse.
Le pouvoir fut pris par la force la mieux organisée,l'armée des frontières du colonel Boumédiene,les négociateurs algériens des accords d'Evian écartés,(l'éxecutif qui avait la responsabilité du maintien de l'ordre et une souveraineté provisoire jusqu'au resultat de l'autodétermination n'avait plus de pouvoir),les garanties données aux européens et musulmans pro-français disparurent.
Le 30 juin,Ben Bella se désolidarise du GPRA.

Le 1er juillet,référendum pour l'indépendance
Le 4 juillet le GPRA s'installe à Alger,présidé par Yousouf Ben Khedda.
Le 5 juillet,indépendance de l'Algérie.(suite au référendum sur l'autodétermination)

Les 5- juillet massacres de civils européens à Oran pendant que l'armée française sous les ordres du général Katz reste l'arme au pied.Un exemple de massacre perpétré sur une communauté sans défense en présence d'une armée qui laisse assassiner ses ressortissants sans intervenir.Oran a été le dernier bastion OAS mais au moment des événements ses commandos avaient quitté les lieux,plus de la moitié des Européens étaient aussi partis,environ 100.000 personnes.
Un accord FLN-OAS du 17juin 1962 mettait fin aux violences réciproques.

Fin aout les forces de Boumédiene se dirigent vers Alger en livrant des combats aux hommes de la wilaya 4 et de la wilaya3 qui leur refusent le passage,l'opération fit un millier de morts.
.Le 25 septembre c'est la proclamation de la république algérienne,Ben Bella devient le président du conseil et dirige ensuite le FLN.
Le 8 octobre,l'Algérie adhère à l'ONU

Des alliés de Ben Bella le lâchent alors.Ferhat Abbas président de l'assemblée constituante s'éloigne,Boudiaf quitte le FLN pour créer le PRS(parti de la révolution socialiste )ce qui lui vaudra un séjour en prison,Khider démissionne du secrétariat général en avril 63,Aït Ahmed crée le FFS(front des forces socialistes) et déclanche une insurrection en Kabylie qui fait des centaines de morts..Tout cela amène Ben Bella à instaurer un parti unique ,des milices sont alors créees pour faire contrepoids à l'armée.

Le 8 mars 1963,le code de la nationalité qui ne reconnait comme algérien d'origine que les arabo-musulman est mis en place,plus question maintenant d'une Algérie multiculturelle,plus de place pour les pieds-noirs.
Le code de 1963 refuse la nationalité d'origine aux pieds-noirs et réintègre dans le statut musulman les brebis égarées.La nationalité d'origine est strictement définie défini par l'ascendance musulmane.Le mot ''algérien'' en matière de nationalité d'origine s'étend à toute personne dont au moins deux ascendants en ligne paternelle sont nés en Algérie et y jouissent du statut de musulman.Cette définition est reprise dans un nouveau code en 1970,du 15 décembre,article 32.
Donc,tout algérien est ainsi ''récupéré''par ses ancêtres,et entre dans le statut civil de droit commun du droit musulman.Ceux ci sont séparés des algériens d'origine française qui doivent,eux,pour échapper au statut de droit musulman prendre la nationalité française.
Les harkis du Bachagha Boualem restés algériens ont donc été considérés comme des traitres,quand aux pieds-noirs qui avaient adhéré à la cause des nationalistes,ceux ci ont été mis à part de la masse des musulmans,parce que relevant de la nationalité par acquisition.

Le 15 septembre 1963,éléction de Ben Bella à la présidence de la république.Le 19 juin 1965 il est renversé par Boumédiene, incarcéré puis assigné à résidence.

Les français d'Algérie revenus en France ne furent pas encouragés à revenir,ceux restés en Algérie furent incités à partir grâce à une politique de nationalisation et de socialisation.Ceux ci étaient considérés comme un obstacle à la révolution algérienne.;
En mars 1965 il ne restait que 92.086 français en Algérie dont 37.000 fonctionnaires et coopérants ainsi que 2069 agriculteurs
Moins de 800 français dont des prêtres, religieuses et des épouses de musulmans ont pris la nationalité algérienne dans le délai fixé de trois ans par les accords d'Evian.

 

 


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